Ma soutenance de thèse a été mise en ligne sur la chaîne YouTube du Laboratoire de Psychologie et NeuroCognition ! Durée de la vidéo : 45 minutes, en français - quelques explications ci-après.
Que se passe-t-il dans notre cerveau lorsque nous prenons une décision ?
Qu’il s’agisse de détecter la présence ou non d’un danger dans notre champ de vision (décision perceptuelle), ou de choisir un appartement en fonction de nos besoins (décision multi-attributs), une hypothèse explicative est que nos choix se basent notamment sur des informations que nous collectons dans notre environnement et que nous accumulons. Lorsque cette information accumulée est jugée suffisante et atteint un seuil, qui peut être modulé par exemple par notre état émotionnel, alors nous sommes en mesure de prendre une décision, dont nous pouvons évaluer la qualité en émettant un jugement de confiance. Alors que le rôle du cortex dans la prise de décision est abondamment documenté, il n’en est pas de même pour les structures sous-corticales, et en particulier pour le noyau sous-thalamique (NST). Pourtant, différents indices montrent que ce noyau semble jouer un rôle modulateur du seuil de décision et de l’humeur. L’objet de ma thèse a été de documenter cet éventuel rôle.
Mieux comprendre le rôle du noyau sous-thalamique grâce à la stimulation cérébrale profonde
Pour ce faire, je me suis appuyée sur l'opportunité offerte par un essai clinique de stimulation cérébrale profonde (SCP) du noyau sous-thalamique antéro-médial (NSTam) dans le traitement des troubles obsessionnels compulsifs (TOC) pour réaliser quatre études expérimentales. J'ai utilisé l'électroencéphalographie (EEG) et les potentiels de champs locaux (LFP), ce qui m'a permis de montrer que :
L’activité oscillatoire du NST dans les bandes alpha et bêta est en lien avec les rapports de détection (décision perceptuelle) et de confiance.
La stimulation préserve les rapports de détection et de confiance et met en évidence un déficit métacognitif chez les patients. Les deux études suivantes portent sur la décision multi-attributs.
Les oscillations theta du NSTam reflètent les attributs du choix, les rapports d’humeur, et le résultat du choix (outcome), mais pas les jugements de confiance.
La stimulation module la décision multi-attributs, les jugements de confiance, ainsi que l’humeur.
L’ensemble de ces travaux nous renseigne sur l’implication du NST dans les processus décisionnels et métacognitifs. Ils complètent les connaissances portant sur cette structure, en portant sur un territoire du NST peu exploré jusqu’à présent, la partie antéromédiale relative aux processus associatifs et limbiques.
Comments